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seconde patrie.

prairies étagées sur ses talus. Elle livrait aussi passage à un cours d’eau qui murmurait sous les roseaux, et devait se jeter soit dans la rivière Orientale, soit dans la baie des Nautiles.

Il tardait à M. Wolston et aux deux frères d’avoir atteint l’extrémité de la vallée de Grünthal, afin de prendre un premier aperçu de la contrée qui se développait au sud. Autant qu’il le pouvait, Ernest relevait l’orientation au moyen de sa boussole de poche et la notait en même temps que les distances parcourues.

Vers midi, on fit halte à l’ombre d’un groupe de goyaviers, non loin de champs où les euphorbes poussaient en abondance. Plusieurs couples de perdrix, que Jack avait abattues chemin faisant, furent plumées, vidées, rôties à la flamme, et composèrent le menu de ce déjeuner avec des gâteaux de cassave. Le rio fournit une eau limpide, à laquelle on mêla quelques gouttes de l’eau-de-vie des gourdes, et les goyaves, en pleine maturité, figurèrent avantageusement au dessert.

Repus et reposés, les trois excursionnistes se remirent aussitôt en route. L’extrémité de la vallée s’engageait entre deux hauts parements rocheux. À travers cette gorge plus resserrée, le ruisseau se transformait en torrent, et le débouché apparut.

Un pays presque plat, qui offrait toute la luxuriante fertilité des zones tropicales, se développait jusqu’aux premières assises de la