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seconde patrie.

futaies qui paraissaient fort épaisses. Donc, le lendemain, il fallait s’attendre aux fatigues d’un chemin plus difficile.

Ce soir-là, les affamés se régalèrent de gélinottes, dont chacun avait tiré sa part au milieu d’une compagnie que Falb fit lever entre le fouillis des hautes herbes. Le campement fut établi sur la lisière d’une superbe forêt de sagoutiers, arrosée par un petit cours d’eau dont la déclivité du sol faisait un torrent, en l’envoyant vers le sud-ouest.

M. Wolston, cette fois, voulut organiser une active surveillance aux abords du campement. Il y avait lieu de les protéger par un feu qui serait entretenu jusqu’à l’aube. De là, nécessité de se relayer auprès de ce foyer pendant la nuit qui fut troublée par des hurlements à courte distance.

Le lendemain, le départ se fit dès la première heure. Encore trois lieues et le pied des montagnes serait atteint – peut-être même dans la seconde étape de cette journée, si aucun obstacle ne venait retarder la marche. En supposant que les flancs de la chaîne fussent praticables sur son revers septentrional, l’ascension n’exigerait que les premières heures de la matinée suivante.

Quelle différence présentait maintenant cette région avec celle qui apparaissait au sortir de la vallée de Grünthal ! Des bois s’étageaient à droite et à gauche. Presque uniquement formés