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seconde patrie.

de ces essences résineuses qui se plaisent à la surface des zones élevées, ils étaient arrosés par des rios tapageurs qui coulaient vers l’est. Tributaires ou sous-tributaires de la Montrose, ces rios ne tarderaient pas à s’assécher avec les chaleurs estivales, et on pouvait déjà les franchir en ne se mouillant qu’à mi-jambe.

Au cours de la matinée, M. Wolston crut plus pratique de contourner quelques-uns de ces bois entre lesquels s’étendaient de petites plaines. Si le parcours s’allongeait un peu, du moins le cheminement n’était pas retardé comme il l’eût été à travers ces futaies hérissées de broussailles et de lianes.

L’excursion se poursuivit de la sorte jusqu’à onze heures. Halte fut faite alors autant pour le repos que pour le repas, après cette étape assez fatigante.

Le gibier n’avait pas manqué depuis le départ. Jack venait même d’abattre une jeune antilope, dont il rapporta les meilleurs morceaux, et les gibecières reçurent ce qui en restait pour le dîner du soir.

On eut à se féliciter d’avoir pris cette précaution, car, pendant l’après-midi, le poil et la plume firent entièrement défaut. Or, si adroit chasseur que l’on soit, encore est-il nécessaire que l’occasion s’offre de tirer quelques coups de fusil à bonne portée.

Cette halte de la méridienne se passa au pied d’un énorme pin maritime près duquel Ernest