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seconde patrie.

alluma un feu de bois mort. Et, tandis que rôtissait un quartier d’antilope sous l’œil vigilant de Jack, son frère et M. Wolston s’éloignèrent de plusieurs centaines de pas, afin d’examiner la contrée.

« Si cette région forestière s’étend jusqu’à la chaîne, dit Ernest, il est probable qu’elle en couvre les premières pentes. C’est, du moins, ce que j’ai cru reconnaître ce matin, lorsque nous avons quitté notre campement.

– Dans ce cas, répondit M. Wolston, il faudra se résigner à traverser ces futaies… On ne pourrait les contourner sans allonger considérablement la route et peut-être même faudrait-il s’avancer jusqu’au littoral de l’est…

– Et ce littoral, monsieur Wolston, en admettant que mon estime soit exacte, dit Ernest, doit se trouver à une dizaine de lieues… Je parle de cette partie de la côte où nous a conduits la Pinasse à l’embouchure de la Montrose… Oui ! une dizaine de lieues…

– S’il en est ainsi, mon cher Ernest, nous ne pouvons songer à gagner les montagnes par l’est. Quant à l’ouest…

– C’est l’inconnu, monsieur Wolston, et, d’ailleurs, lorsque des hauteurs de Grünthal on observe la chaîne, elle paraît s’étendre à perte de vue du côté du couchant…

– Donc, puisque nous n’avons pas le choix, déclara M. Wolston, risquons-nous à travers cette forêt, et frayons-nous un passage jusqu’à son extrême lisière. S’il est