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seconde patrie.

quels le pied pouvait trouver un point d’appui. Toujours en avant, Jack s’assurait de leur solidité, tâtonnait à gauche, à droite, et c’est en le suivant, sans trop de hâte, que M. Wolston et Ernest se hissèrent graduellement de bloc en bloc.

Quelle aridité désolante à la surface de cette troisième zone ! On n’apercevait aucune trace du règne végétal, si ce n’étaient, ça et là, certaines touffes de ces maigres pariétaires auxquelles suffisent quelques pincées d’humus, et aussi de larges plaques de lichen sec qui coloraient les roches d’un vert grisâtre.

Le difficile était de ne point glisser le long de ce flanc, parfois aussi lisse qu’un miroir. Les chutes eussent été mortelles, car on aurait dévalé à la base du cône. Il fallait se garder aussi de provoquer avec le déplacement des agrégats jetés là pêle-mêle des avalanches qui auraient roulé jusqu’au pied de la chaîne.

Du reste, granit et calcaire entraient seuls dans la composition de cette puissante ossature de la montagne. Rien n’y trahissait une origine volcanique, de nature à menacer la Nouvelle-Suisse d’éruptions ou de tremblements de terre.

M. Wolston, Jack et Ernest parvinrent à mi-hauteur du cône sans accidents. En gravissant les endroits praticables, ils n’avaient pas toujours pu éviter des éboulements.

Trois ou quatre gros blocs, après avoir furieusement rebondi sur les pentes, allèrent