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seconde patrie.

que nous n’ayons regagné nos lits, ce pigeon ne sera pas revenu avec un petit mot d’Ernest…

– Eh ! répliqua M. Zermatt, ce n’est pas la première fois que nous aurons correspondu de la sorte !… Tu t’en souviens, Betsie, il y a longtemps déjà, lorsque nos fils nous ont envoyé des nouvelles de Waldegg, de Prospect-Hill et de Zuckertop, — de mauvaises nouvelles, par exemple, les dévastations de ces maudits singes et autres bêtes malfaisantes, — c’est par pigeon que nous les avons reçues… J’espère que, cette fois, le messager nous en apportera de meilleures…

– Le voici !… dit Annah, qui se leva d’un bond et courut à la fenêtre.

– Tu viens de le voir ?… demanda sa mère.

– Non… mais je l’ai entendu rentrer au pigeonnier… » répondit la jeune fille.

En effet, un bruit sec venait d’attirer son attention. C’était celui de la petite trappe qui se refermait à la base du pigeonnier, au-dessus de la bibliothèque.

M. Zermatt sortit aussitôt, suivi d’Annah, de Mme Zermatt et Mme Wolston. Arrivé au pied du pigeonnier, il appliqua une échelle contre la roche, y monta vivement, puis, après avoir regardé à l’intérieur :

« Il est revenu… dit-il.

– Prenez-le… prenez-le… monsieur Zermatt ! » répéta Annah tout impatiente.

Dès que le pigeon fut entre ses mains, elle