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seconde patrie.

du ruisseau des Chacals, dont ces poissons remontaient d’habitude le cours à cette époque de l’année. Certes ce fut bien le cas de regretter les absents, et leurs bras firent grand défaut. Il en résulta que la pêche ne produisit pas tout ce qu’elle aurait pu produire.

Pendant l’après-midi, M. et Mme Zermatt, Mme Wolston et Annah abandonnèrent leur travail, traversèrent le pont de Famille, et se portèrent sur la route dans la direction de l’ermitage d’Eberfurt. M. Wolston, Ernest et Jack devaient avoir atteint le défilé de Cluse, et, en deux heures au plus, ils pouvaient franchir la distance qui séparait la métairie de Felsenheim.

Toutefois la journée s’avançait, et rien ne signalait leur approche, ni les aboiements des chiens qui eussent senti leurs maîtres, ni les coups de fusil que Jack ne manquerait pas de tirer pour annoncer son retour.

À six heures, le dîner était préparé – un dîner copieux et substantiel, de nature à satisfaire les plus formidables appétits. On attendit les excursionnistes et, comme ils n’arrivaient pas, personne n’eut la pensée de se mettre à table.

Une dernière fois, M. et Mme Zermatt, Mme Wolston et Annah s’avancèrent d’un quart de lieue sur la route en amont du ruisseau des Chacals. Turc et Braun, qui les accompagnaient, restèrent tranquilles et muets, Dieu sait pourtant qu’ils se fussent dépensés en aboiements