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Page:Verne - Seconde Patrie, 1900.djvu/76

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seconde patrie.

Indes, le navire qui le transportait venait de se perdre. Seuls de tout l’équipage du Landlord et de ses passagers, sa femme, ses enfants et lui avaient survécu au naufrage. Mais il fut nécessaire d’abandonner sans retard le bâtiment engagé entre les roches de recueil. Sa coque déchirée, ses mâts abattus, sa quille brisée exposé aux lames du large, le prochain coup de vent achèverait de le démolir et en disperserait les débris.

En réunissant une demi-douzaine de cuves au moyen de cordes et de planches, M. Zermatt aidé de ses fils, parvint à former une sort d’embarcation dans laquelle tout son monde prit place avant la fin du jour. La mer était calme, à peine gonflée d’une lente houle, et la marée montante portait au littoral. Lorsqu’il eut laissé un long promontoire sur tribord, l’appareil flottant accosta une petite anse où se déversait un ruisseau.

En même temps que les divers objets emportés du bord furent mis à terre, on dressa une tente en cet endroit qui reçut plus tard le nom de Zeltheim. Peu à peu le campement se compléta avec la cargaison que M. Zermatt et ses enfants allèrent, les jours suivants, retirer de la cale du Landlord, ustensiles, mobilier, literie, viandes conservées, graines, plants, armes de chasse, fûts de vins et de liqueurs, caisses de biscuits, de fromages, de jambons, vêtements, linge, enfin tout ce que contenait ce navire de quatre