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seconde patrie.

sait la caverne, on comptait une centaine de toises jusqu’à la limite des premières roches qui baignaient dans la mer à mi-jusant. De ce côté, il n’y avait aucun amoncellement de ces plantes marines rencontrées sur la gauche de la grève. De lourdes masses, qui paraissaient s’être détachées du haut de la falaise, formaient ce promontoire. Près de la grotte, il n’eût pas été possible de le franchir, mais, à proximité du mouillage de la chaloupe, il s’abaissait assez pour livrer passage à des piétons.

Il ne fut pas même nécessaire d’atteindre son extrémité, et, d’ailleurs, l’attention du bosseman ne tarda pas à être attirée par un bruit d’eau courante.

En effet, à cent pas de la grotte, un ruisseau murmurait entre les roches et s’épanchait en filets liquides.

Un écartement des pierres permit de monter jusqu’au lit d’un petit rio alimenté par une cascade, qui rebondissait et allait se perdre dans la mer.

« La voilà… voilà… la bonne eau douce !… s’écria John Block, après avoir puisé à pleines mains dans le rio.

– Fraîche et limpide… affirma François, qui venait de s’y mouiller les lèvres.

– Et pourquoi n’existerait-il pas quelque végétation sur le plateau de la falaise, fit observer John Block, bien que ce ne soit là qu’un ruisseau…