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seconde patrie.


– Ruisseau à cette époque, dit Fritz, et qui doit même tarir pendant les grandes chaleurs, mais torrent sans doute à la saison des pluies…

– Qu’il continue de couler quelques jours encore, observa judicieusement le bosseman, nous ne lui en demandons pas davantage. »

Fritz et ses compagnons disposaient à présent d’une caverne où l’installation serait facile, d’un ruisseau qui permettrait de remplir d’eau douce les barils de l’embarcation. Quant à s’assurer la nourriture quotidienne avec les produits du sol, soit sur le plateau, soit de l’autre côté du promontoire, c’était la question qu’il importait de résoudre.

Cette question ne le fut pas à l’avantage des explorateurs. Après avoir traversé le ruisseau, ils éprouvèrent une nouvelle et profonde déception.

Au delà du promontoire s’arrondissait une crique, large de trois quarts de lieue, bordée d’une plage de sable, limitée en arrière par la falaise. À son extrême pointe se dressait un morne, coupé à pic, dont le pied trempait dans la mer.

Cette plage, en outre, présentait la même aridité que l’autre. Le règne végétal s’y réduisait aux plaques de lichen et au relais des plantes marines apportées par le flot. Était-ce donc sur un îlot rocheux, isolé, inhabitable, que la chaloupe avait atterri dans les parages