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seconde patrie.


Aussi, tandis que Fritz et James demeuraient en observation sur le promontoire, John Block et François se laissèrent glisser de l’autre côté des roches, afin de couper la route à la bande des chéloniens.

Ces tortues, de petite dimension, ne mesurant que douze à quinze pouces, longues de queue, appartenaient à l’espèce qui se nourrit principalement d’insectes. On en comptait une cinquantaine, en marche, non vers la mer, mais vers l’embouchure du ruisseau, où trempaient quelques visqueuses laminaires, abandonnées par la marée descendante.

De ce côté, le sol était bossue de légères tumescences, sortes de renflements sablonneux, dont François reconnut aussitôt la destination.

« Il y a là-dessous des œufs de tortue… s’écria-t-il.

– Eh bien, déterrez les œufs, monsieur François, répliqua John Block… Moi, je me charge d’amarrer les poules !… Décidément, cela vaudra mieux que mes galets à la coque, et si la jeune Doll n’est pas contente…

– Les œufs seront bien reçus, n’en doutez pas, Block, affirma François.

– Et aussi les tortues qui sont d’excellentes bêtes, – excellentes pour faire du bouillon, s’entend ! »

Un instant après, le bosseman et François en avaient retourné sur le dos une vingtaine qui seraient forcées d’attendre dans cette position