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seconde patrie.

pente moins raide qui eût donné accès au plateau. La muraille verticale se dressait comme la paroi d’une courtine.

Cependant le moment approchait où le capitaine serait entièrement guéri. Sa blessure, maintenant cicatrisée, n’était plus recouverte que d’une simple bandelette. Après s’être éloignés graduellement, les accès de fièvre avaient pris fin. Quant aux forces, elles ne revenaient qu’avec une certaine lenteur. Cependant Harry Gould se promenait à présent sur la plage sans le secours d’un bras. Il ne cessait d’ailleurs de s’entretenir avec Fritz et le bosseman des chances que présentait une nouvelle traversée en direction du nord. Dans la journée du 25, il put même se rendre jusqu’au pied du morne, et il acquit de visu la certitude qu’il était impossible d’en contourner la base.

Fritz, qui l’accompagnait avec François et John Block, proposa alors de se jeter à la mer afin de gagner la partie du littoral qui se développait au-delà. Mais, bien qu’il fût excellent nageur, un tel courant régnait au pied du morne, que le capitaine dut empêcher le hardi jeune homme de mettre ce dangereux projet à exécution. Une fois emporté par le courant, qui sait si Fritz aurait pu revenir à la côte ?…

« Non, dit Harry Gould, ce serait une imprudence, et il est inutile de s’exposer… C’est avec la chaloupe que nous irons reconnaître cette