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seconde patrie.


Lors de leur promenade jusqu’au contrefort, le capitaine Gould, Fritz, James, avaient reconnu l’impossibilité d’en contourner la base autrement que par mer. Les courants s’y propageaient avec une extrême impétuosité dans un sens comme dans l’autre. Même par temps calme, le violent ressac n’aurait pas permis à une embarcation de s’en approcher, et le meilleur nageur eût été entraîné au large ou se fût brisé contre les roches.

La nécessité d’atteindre le plateau de la falaise par quelque autre moyen s’imposait donc plus que jamais.

« Comment ?… dit un jour Fritz, son regard impatiemment attaché à cette crête inaccessible.

– On ne s’échappe pas d’une prison dont les murs sont hauts de mille pieds, répondit James.

– À moins de les percer… reprit Fritz.

– Percer cette masse de granit… plus épaisse peut-être qu’elle n’est haute ?… dit James.

– Nous ne pouvons pas cependant rester dans cette prison !… s’écria Fritz pris d’un mouvement de colère impuissante dont il ne fut pas maître.

– Sois patient et aie confiance, répéta François, qui voulait calmer son frère.

– De la patience, je puis en avoir, répliqua Fritz, mais de la confiance… »

Et sur quoi se fût-elle appuyée, cette con-