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Page:Verne - Seconde Patrie - II (1900).djvu/144

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seconde patrie.

semblables à celui dont elle avait fait le messager de la Roche-Fumante !

D’ailleurs, ces oiseaux se tenaient hors de portée. Lorsqu’ils venaient se poser sur le promontoire, en vain essayait-on de les approcher, et ils s’envolaient à tire-d’aile au-dessus de cette crête infranchissable.

Un jour, le capitaine Gould, Fritz, François, tous et toutes furent appelés sur la plage par un cri du bosseman.

« Voyez… voyez donc !… répétait John Block, en montrant de la main l’arête du plateau supérieur.

– Qu’y a-t-il ?… demanda Fritz.

– Comment, reprit John Block, vous n’apercevez pas cette rangée de points noirs ?…

– Ce sont des pingouins, répondit François.

– Des pingouins, en effet, affirma Harry Gould, et s’ils ne nous paraissent pas plus gros que des corneilles, c’est à cause de la hauteur où ils sont perchés…

– Eh bien, fit observer Fritz, puisque ces oiseaux ont pu s’élever sur le plateau, c’est donc que les pentes sont praticables de l’autre côté de la falaise !… »

C’était à croire, car les pingouins, très gauches, très lourds, n’ayant pour ailes que des moignons rudimentaires, n’auraient pu voler jusqu’à cette crête. Si donc l’ascension n’était pas praticable par le sud, très probablement elle l’était par le nord. Or, faute d’une embarcation qui eût permis