Page:Verne - Seconde Patrie - II (1900).djvu/179

La bibliothèque libre.
Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.

161
seconde patrie.

gorge ne s’allongera pas par de nombreux détours ?…

– Et qu’elle donne accès sur la falaise ?… ajouta François.

– Que ce soit au sommet ou sur les côtés de la falaise, repartit le bosseman, acceptons les choses comme elles viennent !… En haut si c’est en haut, en bas si c’est en bas, peu importe, après tout ! »

Assurément, mais quelle déception et de quel découragement elle serait suivie, si, fermé par un obstacle infranchissable, le passage n’offrait pas d’issue au dehors…

Après une demi-heure de repos, on se remit en marche. La gorge, de plus en plus sinueuse, qui mesurait alors de dix à douze pieds de large, était tapissée d’un sol sablonneux, semé de petites pierres, sans aucune trace de végétation. Une réflexion venait alors à l’esprit, c’est que le sommet devait être aride, car quelque graine, quelque germe, entraînés par les pluies, eussent végété, et rien… pas même une touffe de lichen ou de mousse !

Vers deux heures de l’après-midi une seconde halte s’imposa, non seulement pour le repos, mais aussi pour le réconfort. Chacun s’assit au fond d’une sorte de clairière dont les parois s’évasaient et au-dessus de laquelle passait le soleil en déclinant vers l’ouest. À l’estime, la hauteur atteinte devait être alors de sept à huit cents pieds depuis le départ, d’où cet espoir que l’on pourrait atteindre le plateau supérieur.