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seconde patrie.


– Pas avant d’avoir pris notre premier repas, répondit Harry Gould. Peut-être aurons-nous quelques heures de marche, et il convient de prendre des forces. »

On partagea rapidement les provisions, tant l’impatience était grande, et, avant sept heures, tous s’étaient mis en route en remontant vers le nord.

Le cheminement fut des plus pénibles entre les roches. On franchissait les petites, on contournait les grosses. En avant, le capitaine Gould et le bosseman indiquaient les passages praticables. Venaient ensuite Fritz aidant Jenny, François aidant Doll, James aidant Suzan et le petit Bob. Nulle part le pied ne rencontrait herbe ou sable. Il n’y avait là qu’un entassement chaotique, ce qu’eut été un vaste champ de blocs erratiques ou de moraines. Au-dessus passaient des oiseaux, frégates, mouettes, hirondelles de mer, auxquels l’albatros mêlait parfois son vol.

On marcha ainsi une heure au prix d’extrêmes fatigues, ayant à peine gagné une lieue toujours en montant. Ni l’aspect ni la nature du plateau ne se modifiaient.

Il fut indispensable de faire halte afin de prendre un peu de repos.

Fritz proposa alors de se porter en avant avec le capitaine Gould et John Block. Cela épargnerait aux autres de nouvelles fatigues si elles devaient être inutiles.