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seconde patrie.

qu’au jour qui ne tardera pas à se lever, et nous irons voir ce qu’il y a du côté du nord…

– Peut-être tout… peut-être rien… dit James.

– Eh bien, repartit le bosseman, ce sera déjà quelque chose que de le savoir ! »

Vers cinq heures du matin, les premières lueurs de l’aube commencèrent à poindre. Le levant blanchit au ras de l’horizon. Le temps était très calme, le vent ayant tombé dans la seconde partie de la nuit. Aux nuages que poussait la brise s’était substitué un rideau de brumes que le soleil finit par percer. L’espace se dégagea peu à peu. La raie de feu, nettement tracée à l’est, s’étendit, s’arrondit sur la ligne du ciel et de l’eau. Le disque apparut, en projetant de longues traînées lumineuses à la surface de la mer.

Les regards se portèrent avidement sur toute la partie visible de l’Océan.

Aucun navire, immobilisé par le calme du matin, ne se montrait au large.

À cet instant, le capitaine Gould fut rejoint par Jenny, Doll et Suzan Wolston qui tenait la main de son enfant.

L’albatros, allant et venant, sautait d’une roche à l’autre, s’éloignait parfois dans la direction du nord, comme s’il indiquait la route…

« Il nous montre le chemin… semble-t-il… dit Jenny.

– Il faut le suivre… s’écria Doll.