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seconde patrie.


On reprit la route en gagnant vers le cône, distant alors de trois quarts de lieue. Que de difficultés à chaque pas et combien la marche fut lente à travers ces centaines de blocs qu’il fallait tourner ou franchir. Ce fut une escalade de chamois plutôt qu’un cheminement de piétons. Le bosseman voulut absolument se charger de Bob, que lui confia sa mère. Fritz et Jenny, François et Doll, James et Suzan se tenaient l’un près de l’autre afin de s’entr’aider dans les passages dangereux.

Bref, il était plus de deux heures de l’après-midi, lorsque la base du cône fut atteinte. Il y eut nécessité de se reposer, car on n’avait pas mis moins de trois heures à franchir quinze cents toises depuis la précédente halte. L’arrêt fut de courte durée, et, après vingt minutes l’ascension commença.

Assurément, le capitaine Gould avait eu la pensée de contourner le cône, afin d’éviter une montée très fatigante. Mais on reconnut que la base en était impraticable. Après tout, il ne s’agissait que de trois cents pieds à gravir.

Au début, entre les roches, le pied put prendre appui sur un sol où végétaient de maigres plantes, des touffes de pariétaires, auxquelles la main pouvait s’accrocher.

Une demi-heure suffit à gagner la moitié du cône. Mais alors Fritz, qui tenait la tête, laissa échapper un cri de surprise.

Tous s’arrêtèrent, les yeux tournés vers lui :