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seconde patrie.

et quels regards d’envie leur aurait jetés Jack, s’il eût été là!

« Pendant notre absence, dit Fritz, pourquoi Jack ne serait-il pas parvenu à capturer un éléphant… à l’apprivoiser… à le dresser !… comme nous l’avions fait pour Sturm, Brummer et Leichtfus ?…

– C’est très possible, mon ami, répondit Jenny. Après quatorze mois d’absence, il faut s’attendre à trouver du nouveau dans la Nouvelle-Suisse…

– Notre seconde patrie ! dit François.

– Je me figure déjà, s’écria Doll, qu’elle possède d’autres habitations… d’autres métairies… peut-être un village…

– Eh ! fit le bosseman, je me contenterais très bien de ce que nous voyons… et je n’imagine pas qu’il y ait dans votre île une plus belle campagne que celle-ci…

– Ce n’est rien auprès de la Terre-Promise, monsieur Block… affirma Doll.

– Rien, ajouta Jenny, et si M. Zermatt l’a nommée de ce nom biblique, c’est qu’elle le mérite, et, plus favorisés que les Hébreux, nous allons mettre le pied sur la terre de Chanaan. »

John Block dut se laisser convaincre que ces éloges n’étaient nullement exagérés.

À six heures, Fritz organisa la halte de nuit, et pourtant, il lui en coûta, ainsi qu’à son frère, qui eussent volontiers doublé l’étape jusqu’à la vallée de Grünthal.