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demain, ils fussent arrivés à Felsenheim. Mais ils ne se hasardèrent pas à faire cette proposition d’aller en avant, sachant bien que personne ne les laisserait partir.

D’ailleurs, quelle joie d’arriver tous au but tant désiré, de se jeter ensemble dans les bras de ces parents, de ces amis, qui les attendaient depuis si longtemps, qui désespéraient peut-être de les revoir !… Et avec quelle émotion, quelle explosion de joie, ils s’écrieraient :

« Nous voilà… nous voilà ! »

Cette seconde étape s’effectua donc dans les mêmes conditions que la première, de façon à ménager les forces de Jenny, de Doll et de Suzan Wolston.

Aucun incident ne se produisit, et, vers quatre heures de l’après-midi, la lisière de la forêt fut atteinte.

Une fertile campagne se développait au delà. Sa végétation était due à la seule puissance productive du sol, des prairies verdoyantes, des bois ou des bouquets d’arbres, qui s’espaçaient jusqu’à l’entrée de la vallée de Grünthal.

Quelques bandes de cerfs, de daims passaient au loin. Il ne fut pas question de leur donner la chasse. On aperçut aussi de nombreuses troupes d’autruches, dont la présence rappela à la mémoire de Fritz et de François leur expédition aux environs de la tour des Arabes.

Plusieurs éléphants apparurent également ; ils longeaient d’épais massifs d’un pas tranquille,