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seconde patrie.

aucune fumée se dégager des plantations du potager.

Harry Gould émit alors cette idée que les deux familles avaient quitté la Nouvelle-Suisse volontairement, puisque la Licorne n’avait pas paru à l’époque fixée…

« Et comment ?… demanda Fritz, qui eût voulu pouvoir se rattacher à cet espoir.

– À bord d’un navire arrivé sur ces parages… répondit Harry Gould, soit un de ceux qui ont dû être expédiés d’Angleterre, soit tout autre bâtiment que les hasards de la navigation auraient conduit en vue de l’île… »

Cette explication était admissible dans une certaine mesure. Et pourtant, que de sérieuses raisons pour que l’abandon de la Nouvelle-Suisse ne fût pas dû à cette circonstance !

Fritz dit alors :

« Il n’y a plus à hésiter… allons en reconnaissance…

– Allons ! » répondit François.

Au moment où Fritz se préparait à redescendre, Jenny l’arrêta, disant :

« Une fumée… il me semble voir une fumée qui s’élève au-dessus de Felsenheim… »

Fritz saisit la longue-vue, la braqua dans la direction du sud, et pendant plus d’une minute son œil resta collé à l’oculaire de l’instrument…

Jenny avait raison. Une fumée, visible alors, car elle venait de s’épaissir, dépassait le rideau