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seconde patrie.


Il est vrai, de cette habitation et de ses dépendances, on n’apercevait rien, si ce n’est la cime verdoyante des arbres du potager, puis, en remontant vers le sud-ouest, une ligne lumineuse, qui indiquait le cours du ruisseau des Chacals.

Fritz et John Block redescendirent sur le balcon, après une dizaine de minutes consacrées à ce premier examen. En se servant de la longue-vue que M. Zermatt laissait toujours à Falkenhorst, ils avaient attentivement regardé dans la direction de Felsenheim et du littoral.

Personne ne s’y montrait… C’était à croire que les deux familles n’étaient plus dans l’île.

Cependant il était possible que M. Zermatt et les siens eussent été conduits par les pillards en quelque métairie de la Terre-Promise, ou même sur une autre partie de la Nouvelle-Suisse. Toutefois, à cette hypothèse, Harry Gould fit une objection à laquelle il eût été malaisé de répondre:

« Ces pillards, quels qu’ils soient, dit-il, ont dû venir par mer, et même accoster par la baie du Salut… Or, nous n’avons remarqué aucune de leurs embarcations… Il faudrait donc en conclure qu’ils sont repartis… entraînant peut-être… »

Personne n’osa répondre au capitaine Gould. D’ailleurs, ce qui ne laissait pas d’être fort grave, c’est que Felsenheim ne paraissait plus être habité. Du haut de l’arbre, on ne voyait