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seconde patrie.

et même que la Terre-Promise comptât d’autres habitants que ceux de Felsenheim, ils ne pouvaient s’en douter. Mais qu’étaient devenus M. Zermatt et les siens ?… Avaient-ils pu s’enfuir ?… Avaient-ils succombé dans une lutte inégale ?…

En effet, il n’était pas à supposer, ainsi le fit observer John Block, que le nombre des indigènes arrivés sur l’île fût réduit à cette demi-douzaine d’hommes. Avec une telle infériorité numérique, ils n’auraient pas eu raison de M. Zermatt, de ses deux fils et de M. Wolston, même dans le cas d’une surprise… C’était toute une bande, montée sur une flottille de pirogues, qui avait dû envahir la Nouvelle-Suisse… Cette flottille était sans doute à présent mouillée dans la crique avec la chaloupe et la pinasse… Si on ne l’apercevait pas du haut de Falkenhorst, c’est que, de ce côté-là, la vue était arrêtée par la pointe de la baie du Salut…

Et alors où étaient les familles Zermatt et Wolston ?… De ce qu’on ne les avait rencontrées ni à Falkenhorst ni aux environs, fallait-il en conclure qu’elles fussent prisonnières à Felsenheim… qu’elles n’avaient eu ni le temps ni la possibilité de chercher refuge dans les autres métairies… ou qu’elles avaient été massacrées ?…

Ainsi tout s’expliquait, les dévastations constatées à Falkenhorst, l’abandon où se trouvait la partie de la Terre-Promise entre le canal du lac des Cygnes et le littoral !… Fritz, François, Jenny