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seconde patrie.

troupeau d’antilopes, et une source limpide y assurait de l’eau en abondance, même durant les fortes chaleurs.

Donc rien à craindre pour la nourriture pendant quelques mois. Quant aux deux canons de quatre, suffiraient-ils à repousser la flottille si elle marchait tout entière contre l’îlot du Requin, qui l’eût pu dire !… Il est vrai, les naturels devaient ignorer la puissance de ces armes à feu, dont les détonations jetteraient parmi eux l’épouvante, sans parler des boulets et des balles que les deux pièces et les carabines ne leur épargneraient pas. Mais si une cinquantaine parvenaient à débarquer sur l’îlot…

La proposition de M. Wolston acceptée, il n’y avait pas un instant à perdre. Jack et Ernest amenèrent la chaloupe à l’embouchure du ruisseau des Chacals. On y transporta des caisses de conserves, de cassave, de riz, de farine, et aussi des armes et des munitions. M. et Mme  Zermatt, M. et Mme  Wolston, Ernest et Annah s’y embarquèrent, tandis que Jack prenait place dans son kaïak, qui permettrait, en cas de besoin, d’établir la communication entre l’îlot et le littoral. Il fallut laisser les animaux à Felsenheim, sauf les deux chiens qui suivirent leurs maîtres. En liberté, le chacal, l’autruche, l’aigle sauraient pourvoir à leur nourriture.

Enfin, la chaloupe quitta l’embouchure du ruisseau des Chacals, alors que les pirogues se montraient déjà par le travers de l’îlot de la Baleine. Mais