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seconde patrie.

faire feu de ses deux caronades, se préparaient à redescendre, lorsque le capitaine Gould demanda :

« Est-ce qu’il ne se trouve pas un dépôt de poudre à l’habitation de Felsenheim ?…

– En effet, répondit Jack, et plût à Dieu qu’il fût ici au lieu d’être là-bas !… Ce sont précisément les trois barils que nous avait laissés la Licorne

– Et où sont-ils ?…

– Dans une anfractuosité qui nous sert de poudrière, au fond du verger…

– Et, probablement, demanda le bosseman, qui avait deviné la pensée de son capitaine, les coquins ont dû découvrir cette poudrière ?…

– Cela est à craindre, répliqua M. Wolston.

– Ce qui est à craindre surtout, déclara le capitaine Gould, c’est que, dans leur ignorance, ils commettent quelque imprudence et fassent sauter l’habitation…

– Et eux avec !… s’écria Jack. Eh bien, dût Felsenheim périr dans l’explosion, ce serait une solution, – du moins, et ce qui resterait de ces vilains animaux sur notre île décamperait, j’imagine, sans esprit de retour ! »

Il y avait lieu de le croire. Mais était-il à désirer que cette éventualité se réalisât, même pour débarrasser la Nouvelle-Suisse de ses envahisseurs ?…

Laissant le bosseman de garde à la batterie, tous revinrent au magasin. Le premier repas