Page:Verne - Seconde Patrie - II (1900).djvu/289

La bibliothèque libre.
Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.

271
seconde patrie.

naturels sur l’île, et lorsqu’on en était réduit à cet îlot dont ils ne tarderaient peut-être pas à s’emparer ?…

Cependant chacun luttait contre le découragement. John Block, lui, n’avait rien perdu de sa bonne humeur naturelle. On faisait de longues promenades sous les plantations. On surveillait la baie du Salut, bien qu’il n’y eût aucune attaque à redouter des pirogues, alors que le soleil se déplaçait d’un horizon à l’autre. Puis, avec la nuit revenaient toutes les inquiétudes, en prévision d’une attaque qui aurait le nombre pour elle.

Aussi, tandis que les femmes étaient retirées dans le second compartiment du magasin, les hommes faisaient-ils des rondes le long des grèves, prêts à se concentrer au pied du monticule, si les agresseurs s’approchaient de l’îlot.

Le 29 janvier, pendant la matinée, il n’y eut rien à noter encore. Le soleil s’était levé sur un horizon dégagé de brumes. La journée serait très chaude, et c’est à peine si la légère brise de mer tiendrait jusqu’au soir.

Après le repas de midi, Harry Gould et Jack, quittant le magasin, vinrent relever Ernest et M. Wolston qui étaient de faction au poste de la batterie.

Ces derniers allaient redescendre, lorsque le capitaine Gould les arrêta, en disant :

« Voici plusieurs pirogues qui se montrent à l’embouchure du ruisseau des Chacals…