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seconde patrie.


– Elles vont probablement à la pêche comme tous les jours, répondit Ernest, et auront soin de passer hors de portée de nos caronades.

– Eh ! s’écria Jack, qui, la longue-vue aux yeux, observait ce côté de la baie, les pirogues sont nombreuses cette fois… Tenez… cinq… six… neuf… Encore deux qui sortent de la crique… onze… douze !… Ah ça ! est-ce que toute la flottille s’en va à la pêche ?…

– Ou plutôt ne se disposent-elles pas à nous attaquer ?… dit M. Wolston.

– Peut-être… répondit Ernest.

– Soyons sur nos gardes, recommanda Harry Gould, et prévenons nos compagnons…

– Voyons d’abord de quel côté se dirigent ces pirogues, répondit M. Wolston.

– En tout cas, nous sommes prêts à faire feu de toute notre artillerie », ajouta Jack.

Pendant les quelques heures que Jack était demeuré entre les mains des sauvages dans la baie des Éléphants, il avait observé que le nombre des pirogues s’élevait à une quinzaine pouvant porter de sept à huit hommes chacune. Or, précisément, il y eut lieu de reconnaître qu’une douzaine de ces embarcations venaient de doubler la pointe de la crique. Il semblait aussi, la longue-vue aidant, qu’elles avaient pris à bord toute la bande, et qu’il ne devait plus rester un seul indigène à Felsenheim.

« Déguerpiraient-ils enfin ?… s’écria Jack.

– Ce n’est pas probable, répondit Ernest, et