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Page:Verne - Seconde Patrie - II (1900).djvu/291

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seconde patrie.

ils vont plutôt rendre visite à l’îlot du Requin…

– À quelle heure commence le jusant?… demanda le capitaine Gould.

– À une heure et demie, répondit M. Wolston.

– Alors il ne tardera pas à se faire sentir, et comme il favorisera la marche des pirogues, nous saurons bientôt à quoi nous en tenir. »

Entre temps, Ernest alla mettre M. Zermatt, ses frères, le bosseman au courant, et tous vinrent prendre poste sous le hangar de la batterie.

Il était un peu plus d’une heure, et, au début de la marée descendante, les pirogues n’avançaient que lentement le long du littoral de l’est. De la sorte, elles restaient aussi éloignées que possible de l’îlot, afin d’éviter les projectiles, dont elles connaissaient maintenant la portée et la puissance.

« Et pourtant… si c’était un départ définitif !… répétait François.

– Bon voyage !… s’écria Jack.

– Et au plaisir de ne jamais les revoir ! » ajouta John Block.

Personne n’eût encore osé se prononcer ni admettre une si heureuse éventualité… Les pirogues n’attendaient-elles pas que le jusant fût bien établi pour rallier l’îlot ?…

Fritz et Jenny, l’un près de l’autre, regardaient sans prononcer une parole, n’osant croire que la situation touchât à un dénouement si prochain.