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seconde patrie.

femmes, après que l’îlot serait envahi, et si leurs compagnons ne pouvaient les rejoindre ?… D’ailleurs, elles n’eussent jamais consenti à se séparer d’eux.

Il était un peu plus de quatre heures, lorsqu’un vague bruit de pas signala la présence des sauvages à une centaine de toises. Le capitaine Gould, MM. Zermatt et Wolston, Ernest, François, James, le bosseman, armés de carabines, se tinrent prêts à faire feu, tandis que Fritz et Jack, la mèche allumée près des deux petites pièces, n’attendaient que le moment de couvrir de mitraille les approches du monticule.

Lorsque les ombres noires se dessinèrent au milieu des premières lueurs du jour, le capitaine Gould commanda à voix basse de tirer dans cette direction.

Sept à huit détonations éclatèrent, suivies d’horribles cris, preuve que plus d’une balle avait porté dans la masse. Après cet accueil, bien fait pour les arrêter, les assaillants allaient-ils prendre la fuite ou se précipiter à l’assaut de la batterie ?… Dans tous les cas, les fusils, immédiatement remis en état, les accableraient de balles auxquelles se joindrait la mitraille des caronades, s’ils franchissaient l’espace qui les séparait encore du monticule.

Jusqu’au lever du soleil, il y eut trois tentatives à repousser. La dernière permit à une vingtaine de ces naturels de gagner la crête du monticule. Bien qu’un certain nombre des