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seconde patrie.

leurs eussent été frappés mortellement, les carabines ne suffisaient plus à les arrêter, et, sans une double décharge d’artillerie, le poste de la batterie eût été probablement enlevé dans la dernière attaque.

Avec le jour, la bande s’était retirée sous les arbres, près du magasin, et peut-être attendrait-elle la prochaine nuit avant de recommencer l’assaut.

Par malheur, M. Zermatt et les siens avaient largement dépensé les cartouches. Lorsqu’on en serait réduit aux projectiles des canons, qui ne pouvaient être braqués vers la base du monticule, comment en atteindre le sommet ?…

Un conseil fut tenu afin d’étudier la situation sous toutes ses faces. S’il était impossible de prolonger longtemps la résistance dans ces conditions, n’y avait-il pas possibilité de quitter l’îlot du Requin, de débarquer sur la grève de Falkenhorst, de chercher refuge à l’intérieur de la Terre-Promise ou en quelque autre partie de l’île, et tous, cette fois, tous ?… Ou bien y aurait-il avantage à se jeter au milieu des sauvages, à profiter de la supériorité des carabines sur les arcs et les flèches pour les obliger à reprendre la mer ?… Mais M. Zermatt et ses compagnons n’étaient que neuf contre la centaine d’hommes qui entouraient le monticule.

En ce moment, comme une réponse à cette dernière proposition, l’espace s’emplit d’un sif-