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seconde patrie.

la Dorcas, dont les survivants, recueillis à Sydney, avaient confirmé la perte corps et biens. Et avec quel sentiment, plus vif que celui de la reconnaissance, Jenny présenterait à son père celui qui l’avait sauvée, avec quel bonheur elle lui demanderait de bénir leur union !

En ce qui concerne François et la fillette de quatorze ans qu’était Doll Wolston, ce serait un gros chagrin pour l’un de laisser l’autre à Capetown, et combien il lui tarderait de venir l’y rechercher !

Dès que la Licorne eut coupé le Tropique, à peu près à la hauteur de l’île de France, elle rencontra des vents moins favorables. Aussi ne lui permirent-ils pas d’atteindre sa relâche avant le 17 décembre, soit près de deux mois après son départ de la Nouvelle-Suisse.

La corvette, qui devait passer une huitaine de jours à Capetown, vint mouiller dans le port.

L’un des premiers qui montèrent à bord fut James Wolston. Il savait que son père, sa mère et ses deux sœurs, en quittant l’Australie, avaient pris passage sur la Licorne. Quel désappointement lorsqu’il n’eut que sa sœur à recevoir ! Doll lui présenta Fritz et François Zermatt, puis Jenny Montrose, et voici ce que Fritz dit à James Wolston :

« Votre père, votre mère et votre sœur Annah, monsieur James, habitent actuellement la Nouvelle-Suisse, — une île inconnue où notre famille fut jetée il y a douze ans, après le nau-