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seconde patrie.

le Flag aurait atteint ces lointains parages de l’océan Pacifique, propices aux pirateries, que deviendraient les prisonniers et les prisonnières ?… On ne pourrait les garder… Les jetterait-on sur quelque île déserte ?… Ah ! tout vaudrait mieux que de rester sur ce bâtiment entre les mains de Robert Borupt et de ses complices !

Ainsi, vers l’époque prévue, à défaut de la Licorne, retardée au Cap, le Flag n’arriverait pas en vue de la Nouvelle-Suisse !… On l’attendrait des semaines, des mois, et il n’apparaîtrait pas… Quelles seraient les inquiétudes des familles Zermatt et Wolston !… Et, lorsque la Licorne viendrait enfin mouiller dans la baie du Salut, en apprenant que le Flag avait fait route pour la colonie, qu’en faudrait-il conclure, si ce n’est qu’il avait dû périr corps et biens ?…

Une semaine s’était écoulée depuis que Harry Gould et ses compagnons avaient été renfermés dans le faux pont, sans aucune nouvelle des passagères. Or, ce jour-là, 8 octobre, il sembla que la vitesse du trois-mâts avait diminué, soit qu’il fût encalminé, soit qu’il eût mis en panne.

Vers huit heures du soir, une escouade de matelots s’introduisit près des prisonniers.

Ceux-ci n’eurent qu’à obéir aux ordres de le suivre que leur intima le troisième officier.

Que se passait-il en haut ?… Allait-on les rendre à la liberté ?… Un parti s’était-il formé