XVIII
« Bonjour, monsieur Benett ! Quand je trouve l’occasion de vous donner une poignée de main, cela me fait toujours plaisir.
– Et cela me fait toujours honneur, monsieur Hog.
– Honneur, plaisir, plaisir, honneur, répondit gaiement le professeur, l’un vaut l’autre !
– Je vois que votre voyage dans la Norvège centrale s’est heureusement achevé.
– Il n’est point achevé, mais il est fini, monsieur Benett — pour cette année du moins.
– Eh bien, monsieur Hog, parlez-moi, s’il vous plaît, de ces braves gens dont vous avez fait la connaissance à Dal.
– De braves gens, en effet, monsieur Benett, de braves gens et des gens braves ! Le mot leur convient dans les deux sens !
– D’après ce que les journaux nous ont appris, il faut convenir qu’ils sont bien à plaindre !
– Très à plaindre, monsieur Benett ! Je n’ai jamais vu le malheur frapper de pauvres êtres avec une obstination pareille !
– En effet, monsieur Hog. Après l’affaire du Viken, l’affaire de cet abominable Sandgoïst !
– Comme vous dites, monsieur Benett.
– En fin de compte, monsieur Hog, Hulda Hansen a bien fait de livrer le billet contre quittance.
– Vous trouvez ?… Et pourquoi donc, s’il vous plaît ?
– Parce que de toucher quinze mille marks contre la quasi-certitude de ne rien toucher du tout…