Page:Verne - Un billet de loterie - suivi de Frritt-Flacc, 1886.djvu/171

La bibliothèque libre.
Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.
165
le numéro 9672.

la région scandinave. C’est l’homme universel dont Christiania ne pourrait plus se passer.

« Et, à propos, monsieur Hog, dit-il, vous avez bien trouvé à Tinoset la voiture que vous m’aviez demandée ?

– Puisque je vous l’avais demandée, monsieur Benett, j’étais certain qu’elle y serait à l’heure dite !

– Vous me comblez, monsieur Hog. Mais, d’après votre lettre, vous deviez être trois personnes…

– Trois, en effet.

– Et ces personnes ?…

– Elles sont arrivées, hier soir, en bonne santé, et elles m’attendent à l’Hôtel Victoria, où je vais les rejoindre.

– Est-ce que ce sont ?…

– Précisément, monsieur Benett, ce sont… Et, je vous prie, n’en dites rien. Je tiens à ce que leur arrivée ne s’ébruite pas encore.

– Pauvre fille !

– Oui !… Elle a bien souffert !

– Et vous avez voulu qu’elle assistât au tirage de la loterie, bien qu’elle n’ait plus le billet que lui avait légué son fiancé ?

– Ce n’est pas moi qui l’ai voulu, monsieur Benett ! C’est Ole Kamp, et, à vous comme à tous, je répéterai : Il faut obéir aux dernières volontés de Ole !

– Évidemment, ce que vous faites est toujours bien fait, cher monsieur Hog.

– Des compliments, cher monsieur Benett ?…

– Non, mais il est fort heureux pour elle que la famille Hansen vous ait trouvé sur son chemin !…

– Bah ! Il est encore plus heureux pour moi de l’avoir trouvée sur le mien !

– Je vois que vous avez toujours votre bon cœur !

– Monsieur Benett, puisqu’on est obligé d’avoir un cœur, autant vaut qu’il soit bon, n’est-ce pas ? »