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un billet de loterie.

Et de quel excellent sourire Sylvius Hog accompagna cette réponse au digne commerçant.

« Et maintenant, monsieur Benett, reprit-il, ne croyez pas que je sois venu chercher des félicitations chez vous ! Non ! C’est un autre motif qui m’amène.

– À votre service.

– Vous savez, n’est-il pas vrai, que, sans l’intervention de Joël et de Hulda Hansen, si le Rjukanfos avait bien voulu me rendre, il ne m’aurait rendu qu’à l’état de cadavre. Je n’aurais donc pas aujourd’hui le plaisir de vous voir…

– Oui !… Oui !… Je sais ! répondit M. Benett. Les journaux ont raconté votre aventure !… Et, en vérité, ces courageux jeunes gens eussent bien mérité de gagner le gros lot !

– C’est mon avis, répondit Sylvius Hog. Mais, puisque c’est maintenant impossible, je ne voudrais pas que ma petite Hulda retournât à Dal sans quelque petit cadeau… un souvenir…

– C’est là ce que j’appellerai une bonne idée, monsieur Hog !

– Vous allez donc m’aider à choisir, parmi toutes vos richesses, quelque chose qui puisse plaire à une jeune fille…

– Volontiers, » répondit M. Benett.

Et il pria le professeur de passer dans le magasin réservé à la joaillerie indigène. Un bijou norvégien, n’était-ce pas le plus charmant souvenir qu’on pût emporter de Christiania et du merveilleux bazar de M. Benett ?

Ce fut aussi l’avis de Sylvius Hog, auquel le complaisant gentleman s’empressa d’ouvrir toutes ses vitrines.

– Voyons, dit-il, je ne suis pas très connaisseur, et je m’en rapporte à votre goût, monsieur Benett.

– Nous nous entendrons, monsieur Hog. »

Il y avait là tout un assortiment de ces bijoux suédois et norvégiens, de fabrication très complexe, et qui sont généralement plus précieux de travail que de matière.

« Qu’est-ce que cela ? demanda le professeur.