diants d’origine slave. C’étaient d’assez mauvaises têtes, plus particulièrement ce Karl. Il exerçait, par son nom et sa situation, une sérieuse influence sur ses camarades, et pouvait les engager en quelque regrettable collision.
Quel était donc ce Karl, dont l’autorité s’imposait à une partie de cette jeunesse universitaire, ce garçon d’un caractère audacieux, mais vindicatif et querelleur ?… De haute taille, la chevelure blond ardent, les yeux au regard dur, la physionomie méchante, jamais il n’hésitait à se mettre en avant.
Karl était le fils du banquier Frank Johausen. Cette année même, il allait terminer ses études à l’Université. Quelques mois encore, et il serait de retour à Riga, où sa place était tout naturellement marquée dans la maison de son père et de son oncle.
Et quel était ce Jean, à l’égard duquel Siegfried et lui n’avaient point ménagé leurs propos comminatoires ?… N’a-t-on pas reconnu le fils de Dimitri Nicolef, le professeur de Riga, qui pouvait compter sur son camarade Gospodin, de même origine que lui, comme Karl Johausen sur son camarade Siegfried ?
Dorpat, ancienne cité de la Hanse, a été fondée par les Russes en 1750. Cela est admis, bien que certains historiens veuillent faire remonter sa fondation à ce fameux an mil, qui devait voir la fin du monde.
Mais, s’il y avait doute sur la naissance de cette ville, l’une des plus charmantes des provinces Baltiques, ce doute ne saurait exister relativement à son Université célèbre que Gustave-Adolphe créa en 1632, et dont la réorganisation s’opéra en 1812, telle qu’elle fonctionne aujourd’hui. Au dire de certains voyageurs, on prendrait Dorpat pour une ville de la Grèce moderne, et il semble que ses maisons aient été apportées toutes faites de la capitale du roi Othon.
Dorpat est peu commerçante, mais elle est étudiante, avec son