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Page:Verne - Un neveu d’Amérique, ou Les deux Frontignac, 1873.djvu/19

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Roquamor, très-raide.

Hein ?

Frontignac.

Il y a longtemps que j’aspirais à l’honneur de vous être présenté. J’avais entendu parler de vous en termes si flatteurs par madame Roquamor,… un homme si spirituel, si distingué, si…

Roquamor, lui tournant le dos.

Hum !

Marcandier, à part.

Ils arriveront peut-être à se dévorer un jour… Ne négligeons pas cette espérance.

Carbonnel.

Toujours jeune, toujours ardent, ce Frontignac ; on lui donnerait trente ans…

Frontignac.

Qu’il ne les accepterait pas. On ne vieillit que quand on le veut bien… Ce sont les enfants qui ont inventé la vieillesse pour mettre leurs parents sous la remise.

Antonia.

Charmant !

Marcandier, à part.

Le fait est qu’il se porte à faire dresser les cheveux sur la tête.

Frontignac.

Et à qui dois-je cette jeunesse éternelle, cette floraison de chaque printemps ? aux femmes, mesdames, à vous. Tenez, ce matin, je me sentais un peu souffrant, un peu fatigué. Ce soir, je suis guéri, radicalement guéri. Et qu’a-t-il fallu pour opérer cette cure incroyable ? Un bal, rien qu’un bal, c’est-à-dire la vue de ces toilettes ravissantes, de ces blanches