Page:Verne - Un neveu d’Amérique, ou Les deux Frontignac, 1873.djvu/61

La bibliothèque libre.
Cette page a été validée par deux contributeurs.

Frontignac.

Je dis qu’il n’a rien, parbleu !… Mais est-ce qu’on s’arrête à ces misères- ! Tu n’as donc jamais aimé, Carbonnel ?

Carbonnel.

Il ne s’agit pas de moi, mais de Madeleine, et voilà qui change singulièrement la question.

Frontignac.

Eh bien ! mais, après tout, ne suis-je pas là ?

Carbonnel.

Que ne le disais-tu de suite… Que donnes-tu à ton neveu ?

Frontignac.

Ah ! sapristi, mais j’y pense… je ne possède rien, moi… j’ai mis tout mon bien en viager…

Carbonnel.

Tu dis ?

Frontignac.

Une jolie idée que j’ai eue… mon pauvre Savinien ! Vieil égoïste que je suis !… Dam !… Je ne l’attendais pas !

Carbonnel.

Oh ! oh ! mais alors…

Frontignac.

Rassure-toi… Si je n’ai plus de capital ? j’ai du revenu, et je compte bien partager mes rentes avec Savinien.

Carbonnel.

Tant que tu seras là, très-bien ;… mais après toi…

Frontignac.

Rassure-toi. Je n’ai pas la moindre envie…