Page:Verne - Voyages et aventures du capitaine Hatteras.djvu/402

La bibliothèque libre.
Cette page a été validée par deux contributeurs.
392
AVENTURES DU CAPITAINE HATTERAS

À la tempête succéda un temps chaud et humide ; ce fut un véritable dégel ; de tous côtés retentissait le craquement des glaçons, qui se mêlait au bruit plus imposant des avalanches.

Les voyageurs évitaient avec soin de longer la base des collines, et même de parler haut, car le bruit de la voix pouvait, en agitant l’air, déterminer des catastrophes ; ils étaient témoins de chutes fréquentes et terribles qu’ils n’auraient pas eu le temps de prévoir ; en effet, le caractère principal des avalanches polaires est une effrayante instantanéité ; elles diffèrent en cela de celles de la Suisse ou de la Norvège ; là, en effet, se forme une boule, peu considérable d’abord, qui, se grossissant des neiges et des rocs de sa route, tombe avec une rapidité croissante, dévaste les forêts, renverse les villages, mais enfin emploie