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LE DÉSERT DE GLACE

un temps appréciable à se précipiter ; or, il n’en est pas ainsi dans les contrées frappées par le froid arctique ; le déplacement du bloc de glace y est inattendu, foudroyant ; sa chute n’est que l’instant de son départ, et qui le verrait osciller dans sa ligne de projection serait inévitablement écrasé par lui ; le boulet de canon n’est pas plus rapide, ni la foudre plus prompte ; se détacher, tomber, écraser ne fait qu’un pour l’avalanche des terres boréales, et cela avec le roulement formidable du tonnerre, et des répercussions étranges d’échos plus plaintifs que bruyants.

Aussi, aux yeux des spectateurs stupéfaits, se produisait-il parfois de véritables changements à vue ; le pays se métamorphosait ; la montagne devenait plaine sous l’attraction d’un brusque dégel ; lorsque l’eau du ciel, infiltrée dans