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AVENTURES DU CAPITAINE HATTERAS

Enfin, sir John Franklin, jaloux de découvrir le passage du nord-ouest, quitta l’Angleterre en 1845 sur l’Erebus et le Terror ; il pénétra dans la mer de Baffin, et, depuis son passage à l’île Disko, on n’eut plus aucune nouvelle de son expédition.

Cette disparition détermina les nombreuses recherches qui ont amené la découverte du passage, et la reconnaissance de ces continents polaires si profondément déchiquetés ; les plus intrépides marins de l’Angleterre, de la France, des États-Unis s’élancèrent vers ces terribles parages, et, grâce à leurs efforts, la carte si tourmentée, si difficile de ce pays, put figurer enfin aux archives de la Société Royale Géographique de Londres.

La curieuse histoire de ces contrées se présentait ainsi à l’imagination du docteur, tandis qu’appuyé sur la lisse, il suivait du regard le long sillage du brick. Les noms de ces hardis navigateurs se pressaient dans son souvenir, et il croyait entrevoir sous les arceaux glacés de la banquise les pâles fantômes de ceux qui ne revinrent pas.


CHAPITRE VII. — LE DÉTROIT DE DAVIS.

Pendant cette journée, le Forward se fraya un chemin facile parmi les glaces brisées ; le vent était bon, mais la température très-basse ; les courants d’air, en se promenant sur les ice-fields[1], rapportaient leurs froides pénétrations.

  1. Champs de glace.