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Page:Vernet - L Amour libre.djvu/3

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L’Amour Libre


I

Devrait-il être nécessaire de chercher à prouver que l’amour ne peut qu’être libre, alors que les peintres nous le représentent sous les traits d’un enfant ailé, et que les poètes en leurs chants gais, fantaisistes ou tristes, nous le montrent capricieux, volage, changeant, toujours à la recherche d’horizons nouveaux et de sensations neuves.

   … L’amour est enfant de Bohême !

Et cela est vrai. Nul de nous ne peut répondre de la stabilité de l’amour. Plus que tous les autres sentiments de l’être humain, il est changeant et fugace parce qu’il n’est pas seulement une affection du cœur, mais encore un désir des sens et un besoin physique.

Qu’on ne confonde pas l’amour avec le mariage. Le mariage, c’est une convention sociale ; l’amour, c’est une loi naturelle. Le mariage, c’est un contrat ; l’amour c’est un baiser. Le mariage c’est une prison ; l’amour c’est un épanouissement. Le mariage, c’est la prostitution de l’amour.