Page:Verrier - Essai sur les principes de la métrique anglaise, 2e partie, 1909.djvu/186

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176 i:sTiii'.i KM E nu laTiiMi:

]iomme cliaciiiie d'eiilrc elles tl'après le pays où elle a prévalu sur les autres. L'imitation française a échoué partout. L'imitation italienne n'a réussi qu'en Italie, après avoir véfjçété pendant environ trois siècles, et grâce seulement au génie de Carducci. L'imitation allemande n'a guère eu de succès durable qu'en Allemagne (1).

§ 170. En Angleterre, ces tentatives se continuent pourtant depuis la Renaissance sous toutes les formes possibles.

1° (Imitation française). — Au début et souvent encore depuis, jusqu à nos jours (a), on s'est proposé en principe de copier simplement la quan- tité des syllabes, sans tenir compte ni de l'accent ni du temps marqué, dont on ignorait lexistence. Il est vrai que la plupart du temps la théorie de la quantité des syllabes anglaises et davantage encore l'application de cette théorie ont été des plus fantaisistes. En général, on regardait les voyelles comme à peu près indifférentes, « communes », et l'on observait les règles de la position en se fondant, non sur la prononciation, mais sur l'orthographe; au besoin, on accommodait celle-ci aux exigences du mètre (3). — Voici le premier exemple connu (hexamètres) :

Ail travellers doo gladlie report great praise to Ulisses

For that lie knewe manie mens maners, and saw many citties.

Thomas Watsox (cité par Webbe, Discoi/rse of English Poetrie, éd. Arber, p. 72).

Dans une langue où l'accent est marqué et dont la versification sponta- née est accentuelle, il est difficile d'ignorer l'accent. Aussi en a-t-on pres- que toujours tenu compte, consciemment ou inconsciemment.

2" (Imitation française et italienne). — Ainsi, beaucoup de poètes anglais n'ont pas seulement copié les vers latins au point de vue de la quantité, mais encore au point de vue de l'accent, dont la place y est déter- minée, comme on le sait, par la combinaison des lois de l'accentuation latine avec les règles de la quantité et des coupes. Ex. (hexamètres) :

Verses so modulate, so tuned, so varied in accent, Rich Avith unexpected changes, smooth, stately, sonorous, Rolling ever forward, tidelike, with thunder, in endless Procession, complex mélodies — pause, quantity^ accent After Virgilian précèdent and practice, in order Distributed — could thèse gratify th'Etonian ear-drum ? James Spedding, Fraser's Magazine, juin 1861.

(1) Il faut signaler aussi la Irailiiclion d'Homère en danois.

(2) W. J. Stone et R. S. Bridges.

(3) Stanihurst(r/4eyirs< /oure boohcsof Virgil his Aeneis..., Leyde, lôSa) écrit ainsi forrest ou foresl, hobble ou hobel, Jlec ou jle, oaten ou oten, etc. Il arrive de cette manière à faire un dactyle de thee snoawhit= thc snoxv whitc.