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Page:Verrier - Essai sur les principes de la métrique anglaise, 2e partie, 1909.djvu/187

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ORIGINE ET EVOI.LTION DES METRES POÉTIQUES I--

3° {Imitation italienne). — Il était impossible qu'on \\g\\ vint pas à met- tre de côté une quantité souvent fantaisiste et toujours peu sensible aux oreilles anglaises. Il y en a pourtant peu d'exemples, parce que la quantité n'a jamais cessé d'imposer aux humanistes. En voici deux (strophes saphi- ques) :

Place me in régions of eternal winter \\ hère not a blossom to the breeze can open, But darkning tempests closing ail around me. Chili the création. JouN IIerries, The Eléments of Speech, Londres. 1773.

Cold was the nightwind, driftlng fast the snow lell, Wide Avere the downs, and shelterless and naked, When a poor wand'rer struggled on lier journey, Wearv and wav-sore.

Soutiiey, The Widow.

4° {Imitation française et allemande). — Presque tous les poètes et métriciens anglais ont reconnu, que l'accent allongeait d'ordinaire les svl- labes. Tantôt on croyait encore à une quantité indépendante de l'accent, mais en pratique on ne regardait comme longues que les syllabes accen- tuées. Tantôt on déclarait que l'accent devait l'emporter sur les règles de la position. Ex. (hexamètres) :

What may 1 call this tree ? A Laurell ? O bonny Laurel 1 :

Needs to thy boughs Avill I bow this knee, and vayle my bonetto.

Gabriel Harvet, Encomiiim Lauri.

Not the like Trinitie again, save onlv the Trinitie above ail (i).

Id.

5" {Imitation allemande^. — De très bonne heure on a confondu la quan- tité avec l'accent, non seulement dans les mètres imités de l'antique, mais dans tous les vers. De là vient l'emploi des termes quantitatifs ïambes, tro- chées, dactvles, anapestes et autres pour désigner des groupes accentuels. L'instinct naturel des poètes les porta, comme chez les Allemands et à l'imitation des Allemands, à mettre en général au temps marqué des sylla- bes plus accentuées que les suivantes et à remplacer ad libitum le spondée (accentuel) par le trochée (accentuel) dans les hexamètres. C'est d'après ce principe qu'ont été écrits les vers « métriques » de Southey (2), Clough(3),

(i) La dernière syllabe de Trinitie est élidéc, suivant la règle latine ! {2) Au moins ses Iicxamètres et ses pentamètres (cp. 3°). (3) Il a aussi essayé de composer des hexamètres quantitatifs.

Verrier, Métrique anglaise, II. 12