Page:Verrier - Essai sur les principes de la métrique anglaise, 2e partie, 1909.djvu/51

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LES UYTIIMES FONCTIONNELS '| I

proviennent sans doute, par l'inlermédiaire des nerfs vasculalres. de la pression du sang sur la paroi des vaisseaux sanguins, en particulier des vaisseaux sanguins du cerveau ; comme ces excitations restent les mêmes tant que le rythme du cœur ne varie pas, on comprend que les nerfs en question, toutes choses égales d'ailleurs, agissent aussi constamment de la même manière. Mais comment ce rvthme se rèole-t-il ? Le sauf revient <lcs veines dans le cœur gauche(i): quand la quantité en est assez consi- <lérable pour exercer une certaine pression sur les parois, celle-ci suiïlt il exciter les nerfs intracardiaques et à déterminer par une action des ganglions cardiaques la contraction des fibres musculaires. Ainsi donc, Je coHir se contracte (systole^ et chasse le sang de l'oreillette dans le ven- tricule et du ventricule dans les artères; puis il se détend et se repose (^lUaslolé). L'espace que le sang doit parcourir — l'ensemble des artères ■et des veines — est constant ; constante également la vitesse de la cir- l'ulation, car elle est proportionnelle à la force de contraction, qui est constante elle aussi, puisque l'excitabilité et la contractilité du co'ur dépen- <lent de la nature constante des nerfs et des fibres musculaires. Le sang revient donc remplir le cœur à des intervalles constants, et comme il en faut une quantité constante pour le contracter, cette contraction se pro- •duit de même à des intervalles constants. (]'est elle qui sous forme de battement, de pulsation, marque le rvthme du cœur. Ce rvthme est donc 1)ien tout à lait mécanique. On peut le comparer au rythme du piston •<lans une machine à vapeur dont la chaudière serait chauffée d un feu tou- jours égal et alimentée d'une quantité d'eau toujours la même. Le rvthme <lc ce piston ne pourrait être dérangé, en dehors d'une intervention étran- gère, que par une avarie ou une usure de la machine. De même, le rvthme <lcs pulsations est parfois altéré par les troubles organiques du cnuir et des vaisseaux auxquels il envoie le sang et dont à son tour il le reçoit (2). Ces j)erturbations du rythme cardiaque affectent le cerveau, émeuvent doulou- icusement la sensibilité, assombrissent et bouleversent l'imagination et la pensée, remplissent l'àme de tumulte et d'angoisse. Toutes les perturba- tions de l'organisme provoquent avec plus ou moins d'intensité le même •désarroi. On comprend qu'il se déchaîne avec violence quand le cœur est •en jeu. Tout désordre du rythme cardiaque entraine une irrégularité ou même un arrêt momentané dans la nutrition du corps entier et en particu- lier du cerveau : la vie semble menacée dans sa source, tout l'être est •comme secoué ou paralysé par les affres de la mort, par « l'angoisse de la

(i) Pour simplifier l'explication du fonctionnement du cœur, je ne m'occupe ici ipie du ccrur franctic. Le cœur droit pn'sentf! le même mécanisme.

(i) Ainsi, la diminulion de la pression inlravasculairc, duc par exemple à unr> perte de sanj:, ■<'nlraîne d'abord l'accélération du rythme cardia(pie ; si elle dexMent plus consiilérable, les pul- sations s'afrolcnt, se ralentissent et finalement s'arrêtent — c'est la mort. De là les injections il<^ sérum artificiel pour mainti;nir la pression. — Un de mi;s amis, M. Villemin, cliirurpien des liôpitaux, est porté à croire que le rythme du cœur peut et doit s'expliquer scidement par cette pression intravasculaire. J'y vois une dilTiculté, et il la reconnaît, c'est que le cœur continue à battre une fois séparé du corps. — Il semble bien diflicilc d'admettre, avec M. de Cyon, que h; rythme du cœur soit dû à l'excitation des nerfs cardiaques par l'oxygène ou les sels du sang.