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CHAPITRE VII LES RYTHMES FONCTIONNELS

§ 34. Possédons-nous un sens inné de la durée? Avons-nous dans le cer- veau une espèce de métronome, auquel nous comparons les unités rythmi- fjues données, et sur lequel nous réglons le rvthme de notre chant, de notre déclamation, de notre composition musicale ou poétique? On peut être tenté de le supposer quand on songe au rvthme parfait de certains mouvements de l'organisme : le rythme du cœur, marqué par le battement de cet organe, le rythme de la respiration, le rythme de la marche. Mais ces rythmes organiques, ces rvthmes fonctionnels, ne sont nullement réglés par une espèce de métronome cérébral ; ils s'expliquent tout autre- ment.

A. — LE RYTHME DU CCHaU.

§ 35. Ainsi, il n'y a rien de plus machinal, de plus mécanique, que le lythme du cœur. Xon seulement ce n'est pas notie volonté qui le règle : elle ne saurait le modifier (i). Longtemps, même, on a cru que les fibres musculaires du cœur se contractaient d'elles-mêmes sous la pression du sang. Depuis qu'on a trouvé des nerfs dans toutes ses parties, il est difficile d'admettre cette excitation directe d'un muscle essentiellement semblable aux autres (2). Le cœur a ses nerfs propres, les nerfs intracardiaques, et des nerfs venant du grand sympathique ou directement du cerveau, les nerfs extracardiaques. Parmi ces derniers, les uns entretiennent ou aug- mentent l'excitabilité des oranglions nerveux du cœ'ur, les autres exercent une action d'arrêt (3). Les excitations qui les mettent constamment en jeu

(i) 11 para'il, ccpciulant, que !<■ physiologiste E.-F. ^^ clier poiivail à volouli'- arrèlcr les mou- vements de son cœur (v. Ril)ot, Maladies de la volonlc, 10 " éd., p. 27).

(2) Ccsl à M. de Cyon, surtout, qu'appartient le mérite d'avoir réfuté la théorie myogène du ryliime cardiaque et établi la théorie neurogène. V. Les nerfs du civur, Paris, igOJ (r//<; Ncrocn lies flerzens, Berlin, 1907).

(o) Qu'ils excitent, accélirciil ou ralenlissenl, jajipellcrai c<'s ni'rl's e\tracardiaques les vaso- moteurs du cœur.