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LE RYTinir DANS I.V NATURK - I

jours, des nuits, des saisons, la situation et les phases de la lune, l'appa- rition des étoiles, les marées, que sais-je encore ? Lui-même, le sommeil et la faim viennent le visiter à intervalles réguliers (i).

§ 76. Devant tant d'exemples, on est d'abord tenlé de croire que 1 homme a été amené par une simple imitation \\ mettre un rvthme dans ses œuvres. Il n'eu est rien. Certes, ces rvthmes naturels ont contribué à développer chez lui le sentiment du rythme et parfois guidé son exécution encore maladroite. Ils ont même pu lui fournir de rares modèles, presque exclusivement pour le rvthme spatial: ainsi, il s'est mis au cou des colliers de dents ou de grilles; puis, substituant 1 imitation à l'emprunt direct, il a enfilé des cailloux, des coquillages, des perles. Mais même dans ces em- j)iunts et ces imitations, ii plus forte raison quand il crée de toutes pièces, il obéit il un besoin de sa propre nature, il suit un instinct qui lui enseigne à se servir du l'vthme, qui l'v oblige même, pour une fin utilitaire ou artistique.

(i) Lc5 rythmes cosmiques (le jour, le mois lunaire, l'année, etc.) déterminent des rythmes organiques chez les plantes, les animaux elles hommes. V. Bolton, Amer. Journ. of PsychoL, 1898, t. VI, p. i46et suiv. On trouvera dans le même article quelques indications sur le rythme (le la circulation artérielle (p. i^q), de la fatigue fp. i5i), de la croissance physique et morale (p. i52) et de l'attention (p. i55 et suiv.). Herbert Spencer a signalé le rythme de l'innervation dans ses Premiers Principes. — - L'alternance d'augmentation et do diminution dans le volimio dos vaisseaux sanguins, telle qu'elle apparaît dans les tracés de M. Werner Gcnt (^Philos. Stad., XVIII, H)o3, p. 715 et suiv.), semble indiquer dans l'intensité de l'émotion un rythme plus ou moins irrégulier.