Page:Vianey - Les Poèmes barbares de Leconte de Lisle, 1933.djvu/113

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un moment vainqueur, d’Hildebrand, il voit un lointain précurseur de ceux qui prendront Rome au pape. Et le chœur des Césars est son interprète, quand il lui fait dire :


Reprends le globe, ô Rome, et le sceptre et le glaive,
Afin qu’à notre face, après la longue nuit,
Dans son orgueil, sa force et sa gloire, et son bruit,
L’éternelle Cité sur le monde se lève.


Un sous-titre fixe l’action du poème aux XIe et XIIe siècles. Par le décor, il est de ces siècles-là. Mais par l’esprit qui l’anime, c’est une œuvre de 1861, une œuvre qui, au lendemain de Solférino, réclame que l’Italie achève son unité.

Dans les poèmes médiévaux de Leconte de Lisle, où il y a plus de moines que de chevaliers, ceux-ci sont apparentés aux héros des poèmes scandinaves. Komor est qualifié de jarl comme Hialmar. Sachant aimer comme Brunhild, il sait comme elle tuer et mourir. S’il est chrétien, sa foi ne l’empêche point de se donner la mort. Typhaine, qui croit comme lui, refuse de sacrifier son amour à son salut éternel.

Les mêmes passions violentes reparaissent chez ces illustres héros du Romancero : Don Diègue, Rodrigue, Chimène.

Leconte de Lisle ne s’est intéressé à eux que tar-