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XII

LES RÉCONFORTS CONTRE LA BARBARIE


Tout est plein de barbaries, la nature et l’histoire, le passé et le présent. Mais contre tant de barbaries le poète trouve-t-il au moins des réconforts ?

La poésie en est un, très puissant. Elle est cette grande créatrice d’illusions à qui la légende, en tous pays, reconnaît le pouvoir de faire croire aux êtres qu’ils peuvent être un moment ce qu’ils ne sont pas : aux tigres qu’ils peuvent perdre l’envie de manger des cerfs, aux collines et aux arbres qu’ils peuvent se déplacer.


Mulcentem tigres et agentem carmine quercus,


dit d’Orphée la légende latine. La légende finnoise, recueillie par Leconte de Lisle dans les Larmes de l’Ours[1] en dit autant du Roi des Runes.

Dans le Kalevala, la légende de cet Orphée est riche d’épisodes.

  1. Le Parnasse, 1866.