tharide ; ou bien alors il n’y en a pas assez ; le plan secondaire n’étant pas assez long se mêle un peu au principal et l’encombre. »
Le reproche parut fondé à Leconte de Lisle. Mais s’il n’en avait pas mis « assez », c’est qu’il n’en savait pas davantage. Il n’avait vu la jungle, ni de ses yeux, ni dans les livres. Il comprit que désormais il devrait mieux se renseigner sur le décor où vivent les fauves.
En 1858, le lion suit le tigre dans la poésie de Leconte de Lisle[1]. Autre grand souverain, autre grand affamé. Celui-ci est le roi du Sennaar.
Cette fois le poète est bien renseigné sur le royaume du prince barbare. Il a lu attentivement l’ouvrage d’un explorateur, qui a séjourné au Sennaar pendant huit mois et y a fait des observations de tout genre : Voyage à Méroé, au fleuve Blanc, au delà de Fazogl, dans le royaume de Sennâr, à Syouah et dans cinquante oasis, fait dans les années 1819, 1820, 1821, 1822, par M. Frédéric Cailliaud ; Imprimerie royale, 1826-1827. 4 vol.[2].
Tout ce que le voyageur lui apprend d’essentiel sur le pays, le poète le condense dans ses vingt-quatre premiers vers. Mais il ne veut pas faire un tableau